Images qui m'allument
Heidi Miller

Je m’étais promis que je ne mettrais jamais de reproductions d’images sur mes murs. Juste des originales, quitte à ne mettre que des dessins de mes filles et les efforts visuels de mes amis, ainsi que des sérigraphies signées quand j’étais capable de me les payer.
C’est la petite fille avec son œuf bleu qui m’a forcée à faire une exception à ma règle. Du moins, ce que je croyais était un œuf bleu.
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Cette image fût la première que j’ai choisie parmi les cartes à portraits que j’ai achetés il y a plus de 20 ans, toutes du même photographe dont je ne connaissais pas le nom. Vingt ans, tout un lapse de temps à attendre d’apprendre le nom d’un artiste
Phil Borges. C’est le nom de l’homme que je ne connaissais pas.
Yama : le nom de la fillette dans la photo. Je le sais car toutes les photos, qui étaient en réalité des cartes, sont rattachées à des histoires. Dans le cas de Yama, on peut lire à l’endos de la carte :
« Yama came with her parents and three sisters on a 6 week pilgrimage to the Jokhang Temple in Lhasa from the province of Kham. “Yama helped carry our 10 month old daughter much of the way.” Her father said. “We noticed very early that she was born with the true spirit of wanting to help others.”
Avec cette histoire, j’aimais l’image encore plus. Chaque image vient avec son histoire. Vous pouvez les découvrir en cliquant sur le « slide show » des images en haut de page.
Au début, je pensais que je regardais des images de comédiens. Les poses, le paysage tellement intense qu’il ressemble à une peinture donnent une touche dramatique, théâtrale à ces portraits. Ce qui est intéressant, c’est que même si l’arrière plan est très présent, il ne vole pas la vedette au sujet. Mais ce sont des gens très réels--Borges a simplement utilisé une technique "portrait" ou "théâtrale", au lieu de documentaire, pour nous présenter l'univers de ces gens.
C’est en examinant les photos de plus près qu’on peut comprendre, en partie, comment il est arrivé à ces images. Tout est en noir et blanc, sauf la colorisation de la peau de ses personnages et de quelques détails. L’exotisme du paysage est réel.
En lisant sur Borges, j’ai appris comment il y est arrivé : cet homme s’est promené dans les camps de réfugiés tibétains avec15 k d’équipement de photographie professionnelle-de l'équipement qui est habituellement utilisé pour faire des photos de mode. Avec son studio sur le dos, il se promenait et le montait pour prendre ses images de ses sujets. Il prenait les photos le midi, sous le gros soleil et se servait d’éclairages pour les photographier. Il parraît qu’il a simplifié et allégé sa technique depuis. Ensuite, il a manipulé ses feuilles de contacts à partir de ses négatifs Son but était précis : faire de beaux portraits de gens intéressants. Il a réussit. Mais ce qui rend ses portraits encore plus intéressants, ce sont les histoires qui les accompagnent.
Phil Borges a un site qui documente des classes de gens menacés dans le monde. Vous pouvez retrouvez ses images et leurs histoires rattachées ainsi que des détails sur son approche à : http://www.philborges.com/
Portraits
Les images de Phil Borges tirées, de la série "Tibetan Portrait The Power of Compassion"